La France est auto-proclamatrice de sa "grandeur". Qu'est-ce que la "grandeur de la France"? Selon moi, c'est la nostalgie du XVII ème siècle telle que présentée par le "Lagarde et Michard", collection, symbole, de manuels de littérature française des lycées et collèges par lesquels la majorité des élites françaises actuelles fut formatée à notre culture. Que dit ce manuel en introduction de ce XVII ème siècle ?
Dans ce manuel, les superlatifs pleuvent à chaque phrase : "éclatante
époque", "majestueuse"
époque, "années glorieuses du règne de
Louis XIV". Bref le culte de notre culture et de sa domination
ne peut guère être porté plus à son paroxysme. Les communistes et les
autocrates de tous les pays n'ont rien inventé ensuite en matière
d'auto-promotion. Cette déraison collective auto-formatée se retrouve
aussi à propos d'autres époques, en particulier celle de Napoléon
Bonaparte.
On ne peut pas trouver d'éducation nationale plus partiale et imbécile, plus centrée sur l'idée qu'elle se fait d'elle-même, plus étrangère au sens critique, dont elle se glorifie pourtant, notamment en référence au siècle suivant. Ce dernier n'est pas moindrement commenté, présenté comme étant celui des "lumières"... dont le centre de gravité serait essentiellement la France et sa révolution, même si elle fut précédée d'un siècle par la "Glorious Revolution" d'Angleterre et de deux ans par la constitution des Etats-unis d'amérique de 1787. Bref une culture de beaux parleurs, d'embobineurs et de menteurs, imbus de leur propres superlatifs.
La France serait aussi "le pays des Droits de l'Homme", le pays de la révolution française et donc de la séparation des pouvoirs. Ils imposent que "l'exécutif" exécute les décisions de justice et fasse respecter les lois élaborées et votées par le parlement. Corrélativement l'exécutif devrait mener une politique qui permette aux citoyens de respecter honnêtement et dignement les lois. Les principes républicains sont en fait devenus un autre pivot de mensonges.
Que signifie, par exemple, la condamnation à de la prison d'un père divorcé qui n'a aucune ressource parce qu'il n'a pas d'emploi ou d'allocations pour payer une pension alimentaire et alors que tout montre qu'il s'organise pour pouvoir travailler ? Que signifie qu'un conseil de l'ordre des avocats, qui se pose d'emblée en défenseur des avocats au lieu d'être à la hauteur de sa qualité d'arbitre conféré par la loi, juge et parti entre les avocats et les justiciables, n'applique pas à ce père une aide judiciaire totale en refusant de reconnaître l'évolution négative de sa situation ? Que signifie que l'on condamne une famille ou une personne à quitter son logement parce qu'il n'a plus les moyens de payer son loyer ? Que signifie que l'on protège ceux qui maintiennent des parcs de logements vides pour influencer le cours du marché de l'immobilier en toute impunité et que des familles ayant des ressources qui font exploser les plafonds restent dans des HLM ? Que signifie que l'on considère comme normal qu'on licencie en prévision d'un meilleur bénéfice ? Que signifie que le gouvernement fasse le VRP pour passer des contrats (et récupérer éventuellement des rétro-commissions) alors que c'est le boulot des chefs d'entreprises ? Que signifie que le gouvernement décrète des programmes et des rythmes scolaires alors que c'est le boulot de la communauté éducative ? Que signifie que le gouvernement fasse des projets de lois alors que c'est le boulot du parlement. Etc, etc, etc...
Au lieu de répondre à ce genre de questions, quantitativement massives, on voit l'exécutif français considérer que la solution serait que les pouvoirs judiciaires et législatifs devraient lui être totalement subordonnés et accuser les refus concrets de cette conception d'être "excessifs". La classe dirigeante a perdu la tête, de l'extrême gauche à l'extrême droite, et depuis longtemps. C'est le reflet de notre partialité culturelle. Le gouvernement, les gouvernements ne font pas leur travail, ils veulent tout faire eux-même et les Français veulent des gouvernements qui travaillent à leur place et soient responsables de tout. C'est le règne du n'importe quoi.
On accapare la démocratie pour des raisons essentiellement idéologiques. Le parlement et les partis politiques ne font pas leur travail, les rédacteurs en chefs des médias sont soumis, soumis par osmose culturelle, à des dirigeants cul et chemise avec les intérêts économiques de quelques magnats. Les Français crèvent d'idéologie et de mauvaise foi politique. Les Français crèvent de comportements criminels et inconséquents qui s'ignorent et qu'on ignore comme tels. Comme les excès des dirigeants sont identifiés en norme de neutralité et de la modération, les Français crèvent d'accusation "d'excès" contre la neutralité et la modération, quand ils posent de vrais problèmes concrets, étape indispensable pour élaborer de vraies solutions.
Les Français sont malades de leur culture dominante, car c'est leur idolâtrie de cette culture, riche mais aveuglante, qui imprègne les esprits et empêche vraiment de prendre en compte la réalité de toutes les personnes qui composent la société. La solution n'est clairement pas chez ceux qui idolâtrent notre culture.
C'est d'une certaine manière la raison d'être de mon site.
Pour l’anecdote, j'avais cette page "France" en projet depuis longtemps, mais je l'ai créée à l'occasion de la vengeance de Jean-François Copé et de ses copains UMP contre Martin Hirsch, auteur d'un livre dénonçant les collusions d'intérêts dans le bocal politique *. Je ne connais aucun des protagonistes de cette petite affaire mesquine qui consiste ni plus ni moins qu'à proposer aux députés de "sabrer la rémunération du président de l'Agence du service civique" après leurs belles rodomontades électorales sur la nécessité de renforcer le sens civique. Elle est typique de la réalité des relations politiques en France : indigne de responsables politiques. " Les députés UMP "instrumentalisent la loi pour faire régner la loi du silence" ".(Ce texte écrit en 2010 ignore bien évidemment l'affaire Bygmalion .... pourtant annoncée dans cet épisode)
Après soixante ans de méditations, je considère d'une manière générale que la plupart des responsables politiques français sont absolument indignes de leur rôle dans notre pays. Je ne sais pas exactement quelles étaient ses motivations profondes, mais je comprends sous cet angle, lourd de sens pour le PS, le refus de Jacques Delors de se présenter aux présidentielles en 1995.
Il n'est dès lors pas étonnant pour moi que notre pays ait été aussi gravement impliqué dans un génocide, celui des Tutsi au Rwanda de 1990 à 1994, après avoir d'ailleurs été impliqué dans le génocide des Juifs sous l'occupation nazie. C'est une médiocratie crasse qui règne en France et rares sont ceux qui ont la force de l'en dégager. La morale est aujourd'hui considérée comme impudique. Cachez cette morale que je ne saurais voir... Le misanthrope est devenu un bisexuel jouisseur. Victorieux d'elle, il la voit dictatoriale, unique et condamnable, tel qu'il pense ne plus être. Il a balancé son bébé avec l'eau du bain. Cette confusion mentale, obsédée par une sexualité fric-bling inondante, devenue fond de commerce médiatique et sociétal, presqu'institutionnel (les affaires DSK et Tron arrivées plusieurs mois après la rédaction de cette partie du texte ne font que le souligner), nie tout ce qui n'est pas confusion et imbrication néon-lumière. Un noeud de vipères cathodiques dont chaque vipère refuse viscéralement de s'échapper. Une dilution mentale absorbée par un trou noir inexorable.
Une médiocre campagne médiatique essaye de convaincre encore et toujours que "la Françafrique n'existe plus". C'est un mensonge. Ce qui n'existe plus c'est le monopole de la Françafrique dans les zones francophones. Mais elle est toujours là au milieu des arrivants chinois, américains, indiens et autres. La présence des nouveaux n'enlève rien à l'abjection politico-militaire et incohérente du "pays des droits de l'homme" qui est le seul à entretenir des bases militaires permanentes dans ces zones et à contrôler, statutairement et effectivement, la monnaie d'une grande partie de ces pays par un nazisme monétaire. Les nouveaux arrivant n'arrivent pas encore à la cheville de l'abjection française qui serait aujourd'hui "décomplexée", relève l'association Survie dont l'archéologue politique et économiste François-Xavier Verschave fut le pertinent "nommeur" et sonneur.
Je suis très profondément déçu par mes compatriotes au plan politique... et pourtant on ne peut faire de la politique qu'avec ses compatriotes, s'ils veulent bien laisser tomber le laid de la République, exploiteur de leurs "cerveaux disponibles"...
article publié à l'origine en novembre 2010 sous cette forme que je publie à nouveau en 2015
Le Figaro 7 juillet 2015
Cet article du Figaro montre que ces tests sont
aléatoires. Dans le doute la justice doit s'abstenir de condamner.
De tels tests ne lèvent pas le doute, mais des magistrats se
permettent de les utiliser comme preuve d'un âge. C'est
particulièrement partial et inacceptable, notamment quand un mineur
dispose de plusieurs documents donnant un autre âge et dont on n'a
aucune preuve qu'ils soient faux. Là encore le doute doit interdire
toute condamnation... Des décisions de justice récentes montrent que
ces principes républicains sont parfois bafoués par des magistrats.
C'est un abus d'autorité. C'est grave. Ces magistrats doivent être
jugés par un tribunal.
Exemple : Le cas
de Souleymane
J'ai salué la candidature de Masseret car je crois au respect de l'expression des suffrages. C'est le rôle des partis politiques que de concourir à l'expression des suffrages et c'est un dévoiement que de s'incliner à l'avance devant le choix supposé des électeurs pour contourner la démocratie.
La région sera d'ailleurs mieux équilibrée politiquement avec ce résultat que si Masseret s'était retiré. Et d'ailleurs si Masseret ne s'était pas présenté il est probable que le vote se serait distribué autrement que ce qu'indiquerait une simple déduction logique. Le corps électoral est vivant et s'adapte aux situations.
Cette élection confirme que le Front National n'a jamais de réserve de voix significative. Mais au fil du temps il est probable que ce parti mûrira et qu'il pourrait gagner des élections importantes. Le choix des électeurs doit être respecté.
Les sondages sont une régression de la démocratie à cause de la place qu'on leur accorde. Le calcul politicien de la rue de Solférino en vue des présidentielles fut lâche du point de vue de l'honnêteté politique. C'est du marchandage prévisionnel.
Je n'ai pas apprécié de recevoir le vendredi après-midi un tract de Philippe Richert qui promettait que ce candidat serait au service du Bas-Rhin. Est-ce une élection régionale ou départementale ? Philippe Richert me semble être un homme honnête, mais là je suis déçu de voir qu'il caresse les électeurs qui ne cherchent que leur petit intérêt. Ce n'est pas comme cela qu'on développe le sens politique.
Je suis choqué de voir que les atavismes régionaux furent plus forts que la démocratie régionale dans les comportements de campagne, notamment en Alsace.
Maintenant on verra si cette région est gouvernée de façon timorée ou de façon dynamique ... si elle construit l'avenir ou entretient les plates bandes. On accorde trop de poids métaphysique au politique qui serait sensé résoudre tous les mal-être. C'est infantile. De toute façon il faut travailler avec tous les français pour organiser la vie en France, quelles que soient leurs idées globales.
BRAVO MASSERET - tu portes la Croix de Lorraine !
Vidéo de Jean-Pierre Masseret annonçant son maintien
Facebook Masseret 7 décembre 2015
Grand Est: "Je suis le candidat des citoyens libres", revendique Masseret
La Croix 9 décembre 2015
Acal : Masseret reste sur le ring
Est Républicain 9 décembre 2015
Le sophisme électoraliste "si tu restes tu portes la responsabilité de l'élection du FN" est un contournement immoral du vote des électeurs... et donc du mépris. Ce n'est pas en fuyant le combat avec de tels sophismes qu'on sort victorieux sur le fond. On conserve seulement des situations. Il s'agit de convaincre des électeurs dont on respecte le vote. Ce n'est pas Masseret qui élira Philippot, s'il est élu, mais les électeurs de l'ALCAL. La solution Solférino est une solution à la Daladier.
Ce sont essentiellement les grands médias qui mènent en sourdine cette stratégie de fuite irresponsable car ils ont peur d'être gênés par une élection du Front National. Ils ont raison d'avoir peur, mais ils doivent affronter le réel. Il sont aussi responsables de l'état du débat politique en France tel qu'il est conduit par trop de médias qui placent l'audience au-dessus de la moralité politique en faisant systématiquement des crocs-en-jambe aux responsables politiques qu'ils interviewent. On peut interviewer honnêtement, enquêter à fond sur "les affaires", sans recourir aux crocs-en-jambe démagogiques et faciles qui font monter l'audience du peuple devant l'arêne du petit écran. Y'en a marre de ces procédés de petite gloriole professionnelle. Ils nourrissent ainsi le FN par leur inconséquence.
6 décembre 2015
Je vois la mort dans l'âme le résultat du Front national. Mais ce résultat doit être accepté. C'est la République. Pour le deuxième tour, on ne doit pas spéculer sur les résultats probables, mais sur ce que l'on veut faire partager aux Français. Le but d'une élection n'est pas d'être élu à tout prix, mais d'être un jour élu, à celle-ci ou à la suivante. Donc tous ceux qui peuvent se maintenir DOIVENT se maintenir pour exprimer leurs idées. Sinon ce n'était pas la peine de se présenter au premier tour pour capituler en race campagne. Il ne faut pas abuser des Français. Le FN est un parti autorisé par les lois françaises, dont je ne partage pas les idées.
Je ne suis pas benêt au point de ne pas voir que ce que j'exprime permettra peut-être à des candidats du Front national d'arriver en tête. J'observe au passage que la plus jeune tête de liste, très jeune, est du Front national et a le meilleur résultat en France à l'issue du premier tour. C'est un symbole, un vrai. Est-ce si grave ? J'entends les mêmes inepties qu'on entendit naguère à l'élection de François Mitterrand : "ça va être la catastrophe". De toute façon si une majorité de Français veut prendre ce chemin il sera très pédagogique pour eux de voir concrètement où ça ne passe pas. Il y aura d'autres élections pour reprendre un chemin plus sain si c'est nécessaire comme je le pense. Et puis en se frottant aux réalités, les élus du FN seront bien obligés de prendre leurs responsabilités.
La République consiste à respecter les votes des Français après avoir exprimé son point de vue. En 2002 je ne voulais absolument pas de Le Pen père et j'ai voté Chirac. Résultat on a eu la même chose qu'avec Le Pen : l'armée française a massacré 60 civils ivoiriens non armés et blessé plus de 1000 autres en côte d'Ivoire... en dix minutes en novembre 2004. Le Pen n'aurait pas fait pire. L'armée française a raté un coup d'Etat très probablement. Bien entendu ce fut étouffé comme cela aurait été étouffé par Le Pen. C'est bien pour cela que Le Front national finit pas triompher : les responsables de la Républqiue sont traîtres à eux-mêmes depuis des décennies au point d'être devenus, comme Mitterrand, complice d'un génocide au Rwanda, par calcul politique... mesquins, tout aussi mesquin que ce qu'on entend ce soir dans les débats sur les résultats des régionales.
Cette République et cette Europe sont à bout de souffle, ça finira clairement par une révolution ou par l’assujettissement de l'Europe et donc de la France. La question est : quand et avec qui ?
17 novembre 2015
Des Français ont souffert. Les Français et Belges
qui ont commis ces crimes odieux se sont montrés solidaires d'une
région qui souffre depuis des décennies. Le nœud du problème est issu
de la deuxième guerre mondiale : l'implantation de l'Etat d'Israël
imposée par l'ONU aux Palestiniens sans concertation, sur la base de
la colonisation britannique. C'est donc sur une base coloniale que
l'état d'Israël fut imposé aux Arabes de Palestine, qui n'ont jamais
de ce fait obtenu leur indépendance encore à ce jour. Cette situation
gangrène la politique régionale et internationale depuis soixante-dix
ans, provoquant des radicalisations jusque dans les banlieues
occidentales, à cause de l'aveuglement et de l’arrogance de
l'occident. Cette violence politique extrême est subie depuis trop
longtemps par le monde arabe. Nous ne devons pas nous étonner de la
tournure des événements. Ils ne tolèrent pas plus la violence que
nous.
La première façon de condamner honnêtement le terrorisme serait de
reconnaître les faits. Les Juifs ont souffert de la Shoah dans les
camps nazis, idélogie qui a grandit grâce aux errements intellectuels
de Français, de Britanniques, bref d'Européens. Cela ne donnait pas le
droit aux créateurs de l'ONU d'imposer aux Arabes, sur une base
coloniale britannique, un état dont ils seraient d'emblée exclus. Ce
fut une erreur et une escroquerie absolue dont nous payons le prix
aujourd'hui. Ce fut la première étape du terrorisme. Aujourd'hui et
demain les Juifs eux-même en payent et en paieront le prix car
les Palestiniens seront de plus en plus nombreux et cette situation
est absolument intenable politiquement. L'aveuglement juif s'est
enfilé dans l'aveuglement occidental onusien. Cet aveuglement est tel
que seul des événements graves le feront reculer. Hélas.
Si l'état d’Israël était un état laïc, les Palestiniens pourraient y
avoir naturellement leur place, un président ou un premier
ministre "israélien" pouvant être ... palestinien. Comme c'est
culturellement un état religieux, fondant ses justifications sur une
histoire religieuse, il fabrique l'exclusion des non juifs qui
l'habitent et le combattent en retour par "le terrorisme", la force de
frappe des pauvres. Les combattants palestiniens en Israël sont
parqués dans le camp de concentration de Gaza.
Il me semble que ce clivage en Palestine, entre Palestiniens et
Israéliens, et au-delà occidentaux, a bloqué les relations entre
le monde arabe et le monde occidental. Tout ce qui venait de
l'occident était d'emblée mal perçu. A l'inverse, la crispation
provoquée est continuellement utilisée comme motif de condamnation de
l'extrémisme arabe et de refus de la confiance.
Daech n'est qu'une des expressions actuelles de l'exaspération du
monde arabe. Il vaudrait mieux commencer par rendre justice aux arabes
si l'on veut que leurs extrémistes abandonnent le terrorisme. Mais
comment faire cela sans justifier l'aveuglement du terrorisme arabe ?
9 novembre 2015
Il semble que Daech, j'ai envie d'écrire la dèche, ait revendiqué ce crime et que ce soit crédible. Pourtant, quand on pèse les choses, que risque-t-il de se passer ? Probablement, cela va peser un peu plus dans les décisions de Poutine contre Daech et accentuer pour les Russes la nécessité de ne pas affaiblir les ennemis les plus efficaces contre Daech. Cela passe par un règlement politique de la situation syrienne et donc un ménagement de l'opposition syrienne (A moins que Poutine tente le gros lot et décide de contrôler militairement toute la Syrie avec Bachar comme pion-souverain).
Ensuite cela va assécher sérieusement le flux de touristes et donc mettre à mal l'économie égyptienne. Dans les deux cas cela se calmerait sur le front syrien, dangereux pour ses voisins. Une des multiples conséquences de cette mise à mal peut être l'impossibilité pour l'Egypte d'honorer ses commandes d'avions Rafales français et autres armements et donc diminuer son influence militaire dans la région...
Bref cet attentat peut provoquer un mouvement de bascule en faveur d’Israël et des USA qui soutiennent Israël et l'équilibre égypto-israélien et se retourner sérieusement contre Daech ... Alors, erreur stratégique de Daech ou splendide manipulation israélienne de Daech ? Ce n'est qu'une question et je n'ai aucun élément pour y répondre.... et puis, les films de propagandes sur les exploits des services secrets israéliens qu'on voit à la télévision française peuvent fausser les fondements de mon questionnement.
Mediapart et Arrêt sur images dans la tourmente
Acrimed 6 novembre 2015
Un problème qui fait ressortir la situation malsaine de la presse
française. Tout le monde est égal devant l'impôt sauf la presse.
Cette discrimination fiscale est inacceptable. C'est l'utilisation
d'une faille législative à des fins politiques qui n'échappent à
personne.
28/08/2015
Que signifie vouloir faire travailler plus des salariés alors qu'on n'est pas foutu de faire travailler plus des chômeurs ? Au mieux, Macron est victime d'un burn out pour avoir fait une telle déclaration.
Je comprends que le chômage, doublé d'un volume d'heures hebdomadaires supérieur à ce que l'économie peut offrir, est un chantage au salaire. Je comprends que dans un monde sincère on accepterait de partager le travail, par exemple sur la base de 32 heures par semaine - unité facile à intégrer dans la vie des entreprises, contrairement au 35 heures qui induit des calculs d’apothicaires - Corrélativement il faudrait accepter de gagner moins, à condition d'encadrer sérieusement les loyers, et donc sans perte de pouvoir d’achat.
Pour faire court, pour retrouver un équilibre économique viable il faut lutter contre ceux qui spéculent sur l'augmentation des loyers, contre le management de type "maître-chanteur" et contre l'idée fausse que, plus le salaire est haut, mieux on vivra. Ce qu'il faut viser c'est le pouvoir d’achat comme régulateur. Il n'y aura plus de croissance avant longtemps. Il faut raisonner non pas sur la croissance du PIB, mais sur le volume de richesses réelles du pays. Un bas salaire est possible si la machine à laver ou l'imprimante dure 10 ans... il ne l'est pas si leur obsolescence est programmée. Les solutions de talweg financiers à court termes détruisent nos richesses réelles.
Les bourses sont complètement polluées par la spéculation sur les richesses fictives. Qu'est-ce qui a de la valeur ? L'or ? Le Cac 40 ? Le cours de l'euro ? Le smic ? Facebook ? Non ! ce qui a de la valeur c'est ce que chacun peut faire avec ce qu'il a. Ce qui a de la valeur c'est ce que chacun peut faire sans stress inutile. Ce qui a de la valeur c'est ce qui permet à chacun d'avoir confiance dans son cadre de vie. Les immigrés nous le rappellent chaque jour, ils meurent pour cela, pendant que les traders roulent en Mercedes et que les déséquilibrés du pouvoir manient la kalachnikov contre la société des rouleurs en Mercedes.
7 humains sur 10 vivent avec moins de 9 € par jour
Yahoo finances 9 août 2015
Voilà le genre d'article qui peut devenir un leurre. Certes l'étude est certainement sérieuse, mais elle prend pour référentiel la société occidentale... à travers les unités de mesures du système monétaire occidental qui domine l'économie mondiale. Or cela n'a pas le même sens de vivre avec 2 € en Afrique ou vivre avec 2 € en Europe. Et si l'on a 20 € par jour en Afrique on vit peut-être beaucoup mieux qu'avec 20 € en Europe, dans une société où l'activité est beaucoup moins "monétarisée" et donc échappe en grande partie aux comptabilités nationales. le PIB d'un pays africain reflète-t-il son activité autant qu'en Europe ?
L'étude serait vraiment intéressante si elle faisait la balance entre les dépenses et les recettes quotidiennes locales, c'est à dire celle de l'aisance par rapport à son environnement économique.
Au fond cette étude montre surtout que de plus en plus de personnes au monde s'insèrent dans la société urbanisée selon ses critères, mais sans parler de ses galères, et que la majorité de l'humanité n'y a pas accès...
Dans les milieux financiers occidentaux, nul doute que cela serve d'alibi de conscience pour mépriser, par exemple, les problèmes des éleveurs français qui ont plus de 9 € de revenus par jours ... statistique qui, de surcroît, ne tient compte que de ceux qui restent dans la profession, mais passe par pertes et profits ceux qui la quittent après faillite et vont gonfler les statistiques du chômage non indemnisé. C'est une autre catégorie. Un train peut en cacher un autre... ce que beaucoup de commentateurs de l'économie semblent ignorer comme des gamins !
Médiapart 18 mai 2015
Je ne comprends pas comment ceux qui ont eu des
responsabilités dans cette enquête, comment des journalistes, des
politiques ont pu gober de façon aussi infantile que la Société
Générale aurait été innocente dans cette affaire. Cet infantilisme
français m'exaspère. Cela apparaissait de toute évidence dès le
début, la Société Générale s'est servi de Kerviel pour sauver des
meubles et lesquels ? Se servir ainsi d'un bouc émissaire est
hautement immoral de la part de la direction, et donc des personnes
qui constituent cette direction. Ces personnes méritent une sanction
exemplaire si ces manipulations sont confirmées par une décision de
justice.
Cf mon commentaire du 17 mai 2014 : Jerome Kerviel, un scandale
à l'état pur, l'annexion de la justice par une banque sur cette page.
L'attitude
de la responsable de l'enquête est admirable après une telle
série d'erreurs de jugement. Au moins aura-t-elle appris à
regarder les choses en face. Mais assumer ces choses ainsi à sa
place force l'admiration.
Collette Braeckam Le Soir 7 mai 2015
Les événements du Burundi ne concernent pas
l'implication de la France dans le génocide des Tutsi. Mais vu
"l'aveuglement" dont ont fait preuve les autorités françaises à
partir de 1990 au Rwanda, selon le terme complaisant de Nicolas
Sarkozy en février 2010 à Kigali, il apparaît souhaitable qu'elles
ajustent leurs lunettes sur ce qui se passe au Burundi.
Colette Braeckamn est probablement la journaliste européenne
la plus compétente et la plus fidèle depuis plusieurs décennies à
cette région d'Afrique et par la force des choses et des liens
qu'elle a tissés une des mieux informées.
Nous ajouterons à cet article du Soir de Bruxelles que les liens
français avec les anciennes forces génocidaires rwandaises et une
partie de l'opposition rwandaise actuelle laissent craindre des
alliances souterraines désastreuses au Burundi.
OVH pourrait quitter la France qui se rapproche des pires régimes !
Programmez.com 13 avril 2015
Le patron de cette "pépite" française vient de la Pologne communiste ...
Bordeaux : le collège qui a inspiré la réforme
France TV info 10 avril 2015
Une expérience dont la généralisation m’apparaît
absolument vitale. Les résistances enseignantes à ce type d'
évolution m’apparaissent comme criminelles, tellement le système
actuel est trop souvent destructeur de personnalités.
Le terme peut paraître excessif et on va m'accuser de prendre les
enseignants pour des criminels. Cela dépasserait ma pensée. Il
s'agit de la résultante collective de comportements individuels,
pavés de bonnes intentions. Simplement on n'a pas l'habitude de
considérer le harcèlement moral assimilé à de l'éducation ou la mise
en caserne d'enfant de 11 ans comme un facteur de destruction
sociale. Pourtant ce qui détruit la société est criminel, surtout
quand il s'agit d'enfants. Je vois personnellement le ressenti du
collège extrêmement négatif sur mon fils qui est en sixième. C'est
catastrophique. A quelques exceptions près, les enseignants comptent
sur les parents, à travers les devoirs à la maison, pour la
pédagogie de base. Eux se veulent les référents de leurs matières à
des niveaux où les parents doivent veiller à ce que les enfants
soient maintenus. C'est un système de paresse corporatiste qui
repose sur une vison culturelle largement partagée en France. Et
donc personne n'a l'impression de mal faire. Si l'enfant n'est pas à
la hauteur, soit les parents rattrapent le coup, soit l'enfant est
détruit.
C'est aux enseignants de prendre en charge la pédagogie de base.
C'est à eux qu'il revient d'apprendre à l'enfant à se prendre en
charge pour faire un travail personnel comme il le font parfois pour
leur apprendre à participer à un travail de groupe. Majoritairement,
les parents n'ont aucune compétence pour cela et sont déjà assez
chargés. Cette éducation doit être faite au collège et non pas à la
maison. La Maison est faite pour la vie familiale, et non pas pour
gérer les agressions et les turbulences d'un système social.
Si un enfant n'a pas le niveau requis ou un comportement inadapté,
il faut partir de son niveau, de sa situation et non pas pratiquer
une politique du train qui part à l'heure, comme à la SNCF, en
matière de pédagogie et de niveau scolaire. Certes on a fait
quelques aménagements, mais en surchargeant les élèves et les profs
concernés. C'est toute l'organisation qu'il faut repenser et surtout
toute l'attitude enseignante entre un niveau personnel, un
comportement d'élève et un programme scolaire, entre la
maitrise d'une matière et la pédagogie. On n'a pas besoin
d'ingénieur pour enseigner les maths ou d'écrivains pour enseigner
le français au collège devant des classes disposées en galères. Il
faut des pédagogues. Il faut des professeurs qui soient d'abord
sélectionnés sur leurs compétences pédagogiques, c'est à dire
d’accompagnement dans le développement de l'intelligence et de la
connaissance, dans l'apprentissage de la vie sociale, ... et
non pas sur leur excellence dans un domaine de connaissance... et
non pas des profs qui ne viennent que pour justifier des
connaissances face à des élèves "tranquilles", tranquillité qui
devrait être la norme à leurs yeux.
Madame la ministre continuez sur ce chemin absolument vital. Et si
j'étais un jour ministre comme vous (je ne revendique pas votre
place) je ferai aussi une première réforme : ne jamais embaucher un
professeur avant qu'il n'ait eu une autre activité professionnelle
dans la société, afin d'être certain qu'il ait eu une rupture
personnelle entre sa période d'enfance scolaire et sa vie d'adulte,
afin d'être certain qu'il ait coupé le cordon.
C'est au corps enseignant qu'il reviendrait de conduire cette
évolution dans une démocratie saine.... mais visiblement nous les
familles sommes témoins de son inertie trop grande et il faut
l'éduquer et le pousser à prendre ses responsabilités et surtout
soutenir ceux qui comme à Bordeaux se bougent vraiment pour
s'adapter au lieu de surfer confortablement sur des statistiques de
réussite aux examens dans un quartier bourgeois où les parents
pallient aux déficiences pédagogiques.
23 janvier 2015
Le totalitarisme dont font preuve nos autorités à propos de l'obligation de l'observation de la minute de silence dans les établissement scolaires est atterrante. Mais où est passée la liberté d'expression dans cette obligation ? Or c'est bien pour défendre cette liberté qu'on prétend l'imposer.
(Insertion de ce § le 29 janvier : Il n'est pas ici question de défendre la liberté de faire l'apologie des attentats ! Visiblement il vaut mieux mettre les points sur les i quand on voit la psychose de certaines réactions.)
Descartes a vécu la plus grande partie de sa vie à l'étranger... je comprends pourquoi ! Les Français sont irrationnels. C'est le noyau de la religion "laïcité à la Française" qui impose ce totalitarisme. Ces gens sont soit des Ayatollah à la Française, soit des membres du KGB à la Française !
Je hais les totalitarismes qui sont géniteurs de toutes les violences... et je les combats partout où ils se logent, en particulier dans mon pays. Car c'est d'abord chez soi qu'il faut combattre les totalitarismes. C'est une responsabilité citoyenne.
Débat révélateur. On y a vu clairement l'unanimité bien naturelle de la réprobation de la violence des attentats. Bien naturelle, mais bien schizophrénique par rapport aux propres violence de notre Etat notamment en Afrique. Ce n'est pas si ancien ! Toutefois la dimension de la françafrique et de ses violences engendrées en Afrique fut parfois effleurée.
La Ministre fut excellente dans son rôle comme souvent. Cette femme est stupéfiante. Elle a un grand sens de la tolérance et une intelligence tous terrains d'une très grande habileté. Elle passe là où des barbus de la République se sont cassés les dents. C'est une véritable chance pour l'école et la cohésion de la nation. Pourra-t-elle briser le travail de sape de ses compatriotes intolérants qui ont gelé la situation depuis 53 ans ?
Excellente aussi fut la remise en place de Finkielkraut et consort qui ont besoin d'identifier physiquement ce communautarisme qu'ils combattent, et qu'ils génèrent par l'expression de leurs fantasmes, car sans "cet objet" leurs discours ne tiennent pas. Au fond ils sont pour la domination du communautarisme français sur tous les autres communautarismes à condition qu'on puisse les identifier pour mesurer leur victoire. Le maire de Montfermeil s'est ridiculisé avec son histoire de Champomy particulièrement mesquine, un véritable exemple d'amalgame par le trou de la serrure. Cela révèle une vraie paranoïa culturelle. Il ferait mieux de se retirer dans un couvent ! Mais attention il ne va pas le faire car cela ressemblerait aux femmes voilées !
Quant à la gourou des territoires délaissés, prosélyte pro-israélienne de fait par le choix de ses "territoires occupés et délaissés par l'Etat" et la façon d'en parler en ne voyant les problèmes que par l'antisémitisme et délaissant les autres ostracismes si déstructurants, et à l'oeuvre à la puissance 1000 au proche-orient... Il faudrait qu'elle retrouve les territoires délaissés par son intelligence.... que la jeune ingénieure "issue des quartiers" a su conquérir et en parler avec brio.
Je suis contre la violence des armes, de toutes les armes... y compris dans un chant célèbre pour son appel à la violence et à l'épuration du sang et dont les paroles furent présentées par un Rwandais, accusé de génocide à travers ses chansons, pour sa défense devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
Allez, il faut y croire ! La vielle garde des barbus de la République perdra la bataille de la raison. Descartes pourra revenir symboliquement vivre dans son pays.
Cela avait presque le même sens puisque je m'insurgeais contre l'assassinat en Côte d'Ivoire, le 9 novembre 2004, de 60 civils dont des femmes et des enfants, et de la blessure de plus de 1000 civils, tous désarmés, par des assassins juchés sur des blindés qui n'ont jamais été poursuivis et dont j'aimerais savoir si Charlie Hebdo en avait au moins fait sa couverture. Il n'y a même pas eu d'enquête internationale ou française alors que les assassins étaient présumés tous français.
Tuer des personnes désarmées pour imposer une politique est un crime contre l'humanité, que ce soit dans une supérette juive, dans une rédaction de journal ou sur la place d'une capitale africaine ou européenne. Je suis ivoirien. Je pourrais ajouter à propos de la politique génocidaire que la France soutint au Rwanda à partir de 1990, je suis Tutsi. Je pourrais être juif en référence à la Shoah ou Palestinien en référence à la politique israélienne actuelle.
En ce qui concerne la Côte d'Ivoire et le crime français de 2004, la seule réprobation du gouvernement français qui fut remarquée, fut la destitution du Général Poncet, mais pour un tout autre motif : l'assassinat d'un Ivoirien dans un blindé quelques mois plus tard. C'était un progrès, mais paradoxalement cela renforça le mensonge, car dire que pour l'assassinat d'une personne on destitue un général français, mais pas pour l'assassinat de 60 personnes, cela renforce la négation du crime principal commis sous l'autorité du même général et du même Président de la République, cela renforce l'idée qu'il ne s'est dès lors rien passé de grave en novembre 2004 à Abidjan.
La différence entre le massacre de Charlie Hebdo et les autres massacres réside essentiellement pour nous dans le fait que l'information était totale et permanente pour Charlie Hebdo. Les Français, surtout les journalistes, se sentaient directement menacés. Les médias, la solidarité des journalistes à travers le monde, se sont donc particulièrement mobilisés. L'ampleur du mouvement montre, à qui le contesterait encore, l'énorme pouvoir de mobilisation des médias. En étant Charlie ils défendaient leur vie. Si notre armée massacre à l'extérieur, ils ne se sentent pas concernés et les médias n'en parlent pas... indépendamment d'autres aspects de cette censure. Quand des enfants français furent massacrés par un djihadiste à Toulouse la France ne s'est pas autant levée. Ces enfants n'étaient pas journalistes, ils étaient juifs en tant que victimes, et donc les Français se sentaient moins menacés en tant que tel...
En ce qui concerne la liberté d'expression, j'en connais un petit aperçu, car le site de la CEC (Commission d'enquête citoyenne) dont je suis le créateur fut censuré suite à une démarche conduite par la DCRI (renseignement français), (Voir sur ce site : http://www.enquete-citoyenne-rwanda.org) pour avoir publié pendant un an un document confidentiel défense qui fut d'ailleurs rédigé par le même général, alors Colonel, et qui soulignait la non-intervention française devant les massacres de Tutsi qui se déroulaient sous les yeux de nos soldats. Ce document attestait aussi du management par notre armée des journalistes français sur place pour qu'ils ne voient pas ce qu'il ne devaient pas voir. Cela était rapporté comme résultant d'une directive référencée, donc d'un ordre de l’État-major français, la référence étant rappelée dans le document.
Je suis un ardent pratiquant de la liberté d'expression et ces sites que je tiens devraient l'attester sans aucune ambiguïté, mais bien sûr dans les limites de ce qu'une personne seule peut imposer à nos autorités étouffantes. J'use de notre liberté d'expression contre l'auto-censure trop fréquente et trop constante des chefs de rédaction français, qui sont limités par les financements publics qu'ils ont consentis de recevoir.
Extrêmement touché par le tableau de chefs d’états et la foule de français réunis à Paris. Notamment Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou, l'humilié sans moyen d'humilier le robotique humiliant, ne laissant entre eux qu'Angela Merckel et François Hollande comme deux cierges pascal dont les flammes vacillaient... C'était beau mais tellement éphémère.... J'en ai pleuré à la surprise de ma femme. Et les gens de Charlie, la bande de copains décimée, le rire en lambeau, le village gaulois, "Cabu trésor national"... ils deviennent le symbole de ceux qu'ils ont moqués. C'est surréaliste. Ils ne méritaient pas ça.
Quand on rigole ensemble dans le bocal parisien on est finalement loin de ce que vivent les gens dont on rigole. Quand on voit la bande dessinant dans les documentaires on se dit que ça devait être sympa de travailler avec eux... mais pour produire quoi ? Est-ce que faire dire à Mahomet qu'il est aimé par "des cons" est une vérité ? On est toujours le "con" de quelqu'un. Ca fait rigoler 35 000 lecteurs dont l'intelligence surnage dans le tumulte des amalgames médiatiques et pleurer des millions de gens à travers la planète, après que trois oubliés, longuement frités dans la friteuse des cités, habilement rhabillés en combattants d'un prophète divinisé, entraînés dans les cailloux d'un désert yéménite, faisant le bel intégré qui va boire du thé chez Sarko, se soient fâchés pour de bon dans un tourbillon de rêves de puissance nauséabonds. Leurs mères pleurent de honte et de chagrin pour le restant de leur vie. Le crayon a gagné de jeunes adeptes, mais bon sang quand donc l'homme deviendra-t-il adulte ?
Tous les Français étaient des otages libérés. Ca rassure d'être ensemble. Moment de communion parisienne, provinciale et internationale impressionnante ... mais qui se fait sur des pavages de crimes français en Afrique soigneusement éloignés des commentaires des médias. La négation des valeurs de la République fait partie du bocal... le projecteur plonge la honte dans l'obscurité indiscernable. Se paillarder des "cons de Mahomet" évite de s'intéresser aux vrais cons de la République.
La vie publique ne vit que dans l'instant. Elle n'a pas de mémoire et pas d'avenir, pas de discernement. On se fait la bise et après on se balancera des insultes à coups de stylos... pas à coups de kalachnikov, nous sommes des civilisés, non ? Merci pour ce moment. Borloo s'est posé de bonnes questions à la porte de l'Elysée : est-ce que j'ai toujours été assez attentif dans ma vie d'élu ? ou quelque chose comme cela. Carla avait un gilet pare-balle qui lui montait jusqu'au menton, mais plus élégant que le blouson enveloppant de chef de chantier de Juncker.
Comment terminer par une note positive ? Peut-être un peu d'admiration pour Hollande qui s'est vraiment décarcassé dans cette histoire. Sa bonne volonté pour que la figure de proue de la République soit digne de sa légende est un art difficile dans lequel il se défend bien. Paris a aujourd'hui bien entretenu sa légende de référence du "Bien" politique.
Rappel : le 9 novembre 2004 notre armée française a tiré dans
une foule de civils non armés : 60 tués (dont des femmes et
des enfants) et plus de 1000 autres blessés en quelques minutes en
Côte d'Ivoire (chiffres
de la FIDH) c'est notre barbarie, encore plus odieuse que
celle du 7 janvier à Paris et des deux jours suivants. Tous les
journalistes ont pu voir
les vidéos de ces massacres. Quel journaliste ou homme
politique français s'est levé pour dénoncer ce crime de notre
armée ? Quelle télévision française a chercher a lever tous nos
"Charlie" d'aujourd'hui contre cette barbarie terroriste comme ils
le font aujourd'hui ? 1
Je suis atterré par ce que j'ai suivi à la télévision. L'humanité et la sincérité de tous ces Français touchés par cet attentat est poignante. Certains ont connu cette équipe, ont partagé son travail. Ils sont touchés, touchants et solides malgré leur souffrance. Pourtant je ne peux pas changer une ligne de ce que j'ai écrit ci-dessous. J'ai l'impression que le fonctionnement collectif de nos intelligences se plante depuis longtemps. Nous vivons sur des clichés occidentaux et nous en sommes prisonniers.
En même temps on voit bien que ce phénomène est au moins aussi grave chez ces jeunes "djihadistes" et leur environnement. Ils ont d'ailleurs grandi chez nous, furent éduqués dans nos écoles, furent guidés vers l'emploi par notre "Pôle-emploi". Qui dénonce cet énorme échec sous cet angle ? J'en ai vu un ou deux dans l'émission de Taddei le 9 janvier.
Le prédicateur syrien qui encourage les jeunes du monde entier à venir lutter contre l'injustice en Irak fait exactement ce que feraient des résistants chez nous pour défendre notre culture (nos résitants étaient des terroristes pour les nazis). Pourtant nous le considérons de fait comme un complice des terroristes. Nos "valeurs" de résistance sont celles-là même qui poussent ces terroristes à nous combattre : lutter contre la domination culturelle occidentale, absolument odieuse pour eux. Alors qui sommes-nous vraiment ? Appliquons la même sévérité de jugement à nos propre actes.
J’attire votre attention sur le fait que Coulibaly est un nom d'Afrique de l'Ouest si on en juge par les réponses sur Google. C’est aussi le nom d’un des trois djihadistes tués. Et donc mon rapprochement avec le massacre que notre armée a gratuitement perpétré en 2004 contre les ivoiriens est parfaitement pertinent et à prendre en compte. Ces videos des massacres ont très certainement été vues et revues et commentées dans les cités françaises. En fait si vous fouillez les événements vous comprendrez que la France a probablement raté un coup d’Etat contre Gbagbo à travers ces événements, grâce à la résistance des ivoiriens. Mais la propagande française étouffe ces faits et surtout le massacre.2
Un sentiment d'impuissance m'envahit. Comment sortir de ces impasses ? Mais nous sommes persuadés d'avoir raison ... et j'ai toujours pensé qu'aucune politique ne justifie la mort d'un seul homme. Ce n'est pas ce que pratiquent nos pouvoirs depuis que la cinquième république existe, ni les djihadistes... pour ne considérer que cette période.
Lire ce communiqué de l'Union Juive Française pour la Paix
1 - Au sujet de ces massacres français en Côte d'Ivoire, il y eut à ma connaissance une émission à Canal+, un peu édulcorée quand on approfondit les choses, mais ce fut la plus audacieuse, et quelques flash dans les journaux télévisés essentiellement pour justifier la position française. La ministre de la défense donna successivement trois versions des faits. Aucun mouvement citoyen pour réprouver un tel comportement militaire si ce n'est des textes de l'association Survie. Et je le répète il fut considérablement plus large et plus barbare que le récent attentat par son envergure, le nombre d'assassins, protégés par des blindés, et l'usage d'arme encore plus puissantes... contre des civils. "La justice ne fut pas faite", comme le titre Le Figaro après la mort des djihadistes cette semaine.
2-Jai ajouté ce paragraphe le 11 janvier. Coulibaly aurait dit qu'il est malien.
Le prétexte religieux, "Allah Akbar" n'a pas plus de sens que le "Gott mit uns" des nazis. Il montre seulement une orientation politique marginale dans le monde musulman. C'est par esprit de récupération idéologique que l'on se focalise dessus. Ce serait uniquement à cause de cette référence religieuse qu'on parlerait de terrorisme ? Non, c'est parce que deux personnes armées firent irruption devant des civils désarmés et les massacrèrent pour des raisons politiques, bariolées en religieux, qu'on peut parler de terrorisme. Certes le phénomène se développe et doit être pris en compte. Il est évidemment centrifugé par le sentiment d’humiliation que les citoyens des sociétés arabes et musulmanes ressentent légitimement dans le conflit entre Israëliens et Palestiniens.
Alors bien-sûr le sentiment de révolte français est compréhensible et ne m'échappe pas. Je le partage avec un sentiment à la fois choqué et contrarié de réflexions contradictoires. Que chacun s'en tienne à son indignation personnelle, sa crainte que cela ne continue, mais refusons de nous laisser entraîner dans d'autres contre-fanatismes. Ne donnons pas, par notre irrespect, des armes pour justifier des passages à l'acte désastreux et odieux. Il ne s'agit pas d'excuser, il s'agit de prendre sa part de responsabilité dans ce qui arrive. Chacun doit être respecté. Tout faussaire a besoin de prétextes pour agir, pour se donner une bonne image de soi.
Je suis libre. Libre. Libre d'être chrétien. Je n'aimais pas Charlie Hebdo. J'ai du mal à "être Charlie" car je détestais son manque de respect des autres, et notamment des convictions religieuses. Quelles qu'elles soient. J'aurais aimé qu'on se soit aussi moqué de la laïcité à la française. Cela aurait montré qu'on n'était pas coincé sur deux poids et deux mesures. Mais en France la laïcité est sacrée, sacralisée, fascisante dans sa défense. Il est de mauvais goût de s'en moquer. C'est considéré comme une faute politique.
Je n'étais pas d'accord de monter la moquerie comme valeur suprême. Je n'ai jamais acheté un seul Charlie Hebdo. Son mode de communication me semblait souvent vulgaire et irrespectueux. En lisant la presse il semble que cette façade gauloise qui me rebutait cachait quelques qualités intellectuelles. Je ne les ai guère connues avant. Bien sûr il m'est arrivé d'apprécier tel ou tel de leur dessin qui circulait ou tel ou tel article, mais encore une fois je ne comprends pas que la moquerie soit établie en symbole de la liberté d'expression, comme je déteste que la tuerie soit établie en symbole de la liberté d'expression pour d'autres. Je suis aussi exaspéré par le fascisme laïc, si populaire dans nos sophismes politiques, si odieux car ils ne masquent que xénophobie, racisme et intolérance. Cela aussi me gène pour "être Charlie". Je rêve d'une laïcité réellement pluraliste et non pas de cette laïcité française desséchante et réductrice, moqueuse et déstructurante, intolérante et méprisante, pontifiante et humiliante, qui ne s'occupe que de la tenue adéquate des musulmanes, ajoutant un machisme à un autre machisme et on appelle ça du féminisme ! Quelle floraison de crétineries !
Si j'avais une caricature à dessiner aujourd'hui, je dessinerais nos douze frères et sœur français, scandaleusement assassinés, accueillis au paradis d'Allah, j'y dessinerais une porte de communication avec le paradis de Yahvé, Allah et Yahvé y seraient confondus dans le même Dieu qui leur pardonnerait leurs décennies de moqueries. Je suis libre.
11 janvier 2015
Certains esprits m'accusent de soutenir les djihadistes à cause de ce que j'écris dans les deux articles ci-dessus. C'est étonnant. Soit ils ne savent pas lire, soit ils ne veulent pas voir que notre société française est aussi capable de barbarie. Je cite un mails reçu particulièrement connoté :
Début de citation
:
"Tu as écrit :
"Le prédicateur syrien qui encourage les jeunes du monde entier à
venir lutter contre l'injustice en Irak fait exactement ce que
feraient des résistants chez nous pour défendre notre culture (nos
résistants étaient des terroristes pour les nazis). Pourtant nous le
considérons de fait comme un complice des terroristes."
ce qui, en clair, nous assimile aux nazis !
C'est de la bêtise crasse, pour ne pas dire plus !Ce n'est pas
"notre culture" que nous défendons, mais les Droits de l'Homme,
singulièrement absents chez tes amis prédicateurs et qui -de l'avis
de l'immense majorité des femmes et des hommes- constituent une
avancée fondamentale de l'humanité.
[...]
Pour mettre les points sur les i,
tes propos relèvent du tribunal correctionnel, faut-il que je
fasse un signalement ?"
Fin de citation
Dans la mesure où cette page est publique et assumée comme telle, ces menaces sont évidemment absurdes. Mais elles reflètent un état d'esprit épurateur qui n'a rien de démocratique. De plus on remarque que parler d'un prédicateur dont on a écouté l'interview à la télé, devient ici une fréquentation coupable. C'est le KGB ! Ces propos n'illustrent-t-ils pas la réalité d'un fascisme laïc ? De la part d'un prof en retraite ce comportement caricatural d'Ayatollah est assez surprenant, mais significatif.
De plus pour ouvrir une piste de réponse plus au fond à ce genre d'arguments, tout le monde peut constater que les interventions occidentales n'ont guère amélioré les situations de l'Irak et de la Lybie. On pourrait même dire qu'elles se sont sérieusement dégradées et devenues encore plus dangereuses pour nous aussi. Un dictateur est un poignard enfoncé dans le coeur d'un peuple. On a retiré les poignards et déclenché des hémorragies incontrôlables. C'était irresponsable. Les dictateurs doivent être chassés par des processus internes, afin que les peuples gardent le contrôle de la situation. A-t-on respecté les droits de l'homme dans tout cela ? On ne résout jamais rien par les armes.