Peuples d'espoirs

" Aux âmes libres de toutes les nations qui souffrent, qui luttent et qui vaincront "
         dédicace du roman "Jean-Christophe" de Romain Rolland - 1912

France 2010



La France est auto-proclamatrice de sa "grandeur". Qu'est-ce que la "grandeur de la France"? Selon moi, c'est la nostalgie du XVII ème siècle telle que présentée par le "Lagarde et Michard", collection, symbole, de manuels de littérature française des lycées et collèges par lesquels la majorité des élites françaises actuelles fut formatée à notre culture. Que dit ce manuel en introduction de ce  XVII ème siècle ?
 "Le XVII ème siècle français se place sous le signe de la grandeur. C'est le siècle où par l'éclat des lettres et des arts autant que par les armes, la France domine l'Europe".(édition du 4 ème trimestre 1967)
Dans ce manuel, les superlatifs pleuvent à chaque phrase : "éclatante époque", "majestueuse" époque, "années glorieuses du règne de Louis XIV". Bref le culte de notre culture et de sa domination ne peut guère être porté plus à son paroxysme. Les communistes et les autocrates de tous les pays n'ont rien inventé ensuite en matière d'auto-promotion. Cette déraison collective auto-formatée se retrouve aussi à propos d'autres époques, en particulier celle de Napoléon Bonaparte.

On ne peut pas trouver d'éducation nationale plus partiale et imbécile, plus centrée sur l'idée qu'elle se fait d'elle-même, plus étrangère au sens critique, dont elle se glorifie pourtant, notamment en référence au siècle suivant. Ce dernier n'est pas moindrement commenté, présenté comme étant celui des "lumières"... dont le centre de gravité serait essentiellement la France et sa révolution, même si elle fut précédée d'un siècle par la "Glorious Revolution" d'Angleterre et de deux ans par la constitution des Etats-unis d'amérique de 1787. Bref une culture de beaux parleurs, d'embobineurs et de menteurs, imbus de leur propres superlatifs.

La France serait aussi "le pays des Droits de l'Homme", le pays de la révolution française et donc de la séparation des pouvoirs. Ils imposent que "l'exécutif" exécute les décisions de justice et fasse respecter les lois élaborées et votées par le parlement. Corrélativement l'exécutif devrait mener une politique qui permette aux citoyens de respecter honnêtement et dignement les lois. Les principes républicains sont en fait devenus un autre pivot de mensonges.
 
Que signifie, par exemple,  la condamnation à de la prison d'un père divorcé qui n'a aucune ressource parce qu'il n'a pas d'emploi ou d'allocations pour payer une pension alimentaire et alors que tout montre qu'il s'organise pour pouvoir travailler ? Que signifie qu'un conseil de l'ordre des avocats, qui se pose d'emblée en défenseur des avocats au lieu d'être à la hauteur de sa qualité d'arbitre conféré par la loi, juge et parti entre les avocats et les justiciables, n'applique pas à ce père une aide judiciaire totale en refusant de reconnaître l'évolution négative de sa situation ? Que signifie que l'on condamne une famille ou une personne à quitter son logement parce qu'il n'a plus les moyens de payer son loyer ? Que signifie que l'on protège ceux qui maintiennent des parcs de logements vides pour influencer le cours du marché de l'immobilier en toute impunité et que des familles ayant des ressources qui font exploser les plafonds restent dans des HLM ? Que signifie que l'on considère comme normal qu'on licencie en prévision d'un meilleur bénéfice ? Que signifie que le gouvernement fasse le VRP pour passer des contrats (et récupérer éventuellement des rétro-commissions) alors que c'est le boulot des chefs d'entreprises ? Que signifie que le gouvernement décrète des programmes et des rythmes scolaires alors que c'est le boulot de la communauté éducative ? Que signifie que le gouvernement fasse des projets de lois alors que c'est le boulot du parlement. Etc, etc, etc...

Au lieu de répondre à ce genre de questions, quantitativement massives, on voit l'exécutif français considérer que la solution serait que les pouvoirs judiciaires et législatifs devraient lui être totalement subordonnés et accuser les refus concrets de cette conception d'être "excessifs". La classe dirigeante a perdu la tête, de l'extrême gauche à l'extrême droite, et depuis longtemps. C'est le reflet de notre partialité culturelle. Le gouvernement, les gouvernements ne font pas leur travail, ils veulent tout faire eux-même et les Français veulent des gouvernements qui travaillent à leur place et soient responsables de tout. C'est le règne du n'importe quoi.

On accapare la démocratie pour des raisons essentiellement  idéologiques. Le parlement et les partis politiques ne font pas leur travail, les rédacteurs en chefs des médias sont soumis, soumis par osmose  culturelle, à des dirigeants cul et chemise avec les intérêts économiques de quelques magnats. Les Français crèvent d'idéologie et de mauvaise foi politique. Les Français crèvent de comportements criminels et inconséquents qui s'ignorent et qu'on ignore comme tels. Comme les excès des dirigeants sont identifiés en norme de neutralité et de la modération, les Français crèvent d'accusation "d'excès" contre la neutralité et la modération, quand ils posent de vrais problèmes concrets, étape indispensable pour élaborer de vraies solutions.

Les Français sont malades de leur culture dominante, car c'est leur idolâtrie de cette culture, riche mais aveuglante, qui imprègne les esprits et empêche vraiment de prendre en compte la réalité de toutes les personnes qui composent la société. La solution n'est clairement pas chez ceux qui idolâtrent notre culture.

C'est d'une certaine manière la raison d'être de mon site.

Pour l’anecdote, j'avais cette page "France" en projet depuis longtemps, mais je l'ai créée à l'occasion de la vengeance de Jean-François Copé et de ses copains UMP contre Martin Hirsch, auteur d'un livre dénonçant les collusions d'intérêts dans le bocal politique *. Je ne connais aucun des protagonistes de cette petite affaire mesquine qui consiste ni plus ni moins qu'à proposer aux députés de "sabrer la rémunération du président de l'Agence du service civique" après leurs belles rodomontades électorales sur la nécessité de renforcer le sens civique. Elle est typique de la réalité des relations politiques en France : indigne de responsables politiques. " Les députés UMP "instrumentalisent la loi pour faire régner la loi du silence" ".

Après soixante ans de méditations, je considère d'une manière générale que la plupart des responsables politiques français sont absolument indignes de leur rôle dans notre pays. Je ne sais pas exactement quelles étaient ses motivations profondes, mais je comprends sous cet angle, lourd de sens pour le PS, le refus de Jacques Delors de se présenter aux présidentielles en 1995.

Il n'est dès lors pas étonnant pour moi que notre pays ait été aussi gravement impliqué dans un génocide, celui des Tutsi au Rwanda de 1990 à 1994, après avoir d'ailleurs été impliqué dans le génocide des Juifs sous l'occupation nazie. C'est une médiocratie crasse qui règne en France et rares sont ceux qui ont la force de l'en dégager.  La morale est aujourd'hui considérée comme impudique. Cachez cette morale que je ne saurais voir... Le misanthrope est devenu un bisexuel jouisseur. Victorieux d'elle, il la voit dictatoriale, unique et condamnable, tel qu'il pense ne plus être. Il a balancé son bébé avec l'eau du bain. Cette confusion mentale, obsédée par une sexualité fric-bling inondante, devenue fond de commerce médiatique et sociétal, presqu'institutionnel, nie tout ce qui n'est pas confusion et imbrication néon-lumière. Un noeud de vipères cathodiques dont chaque vipère refuse viscéralement de s'échapper. Une dilution mentale absorbée par un trou noir inexorable.

Une médiocre campagne médiatique essaye de convaincre encore et toujours que "la Françafrique n'existe plus". C'est un mensonge. Ce qui n'existe plus c'est le monopole de la Françafrique dans les zones francophones. Mais elle est toujours là au milieu des arrivants chinois, américains, indiens et autres. La présence des nouveaux n'enlève rien à l'abjection politico-militaire et incohérente du "pays des droits de l'homme" qui est le seul à entretenir des bases militaires permanentes dans ces zones et à contrôler, statutairement et effectivement, la monnaie d'une grande partie de ces pays par un nazisme monétaire. Les nouveaux arrivant n'arrivent pas encore à la cheville de l'abjection française qui serait aujourd'hui "décomplexée", relève l'association Survie dont l'archéologue politique et économiste François-Xavier Verschave fut le pertinent "nommeur" et sonneur.

Je suis très profondément déçu par mes compatriotes au plan politique... et pourtant on ne peut faire de la politique qu'avec ses compatriotes, s'ils veulent bien laisser tomber le laid de la République, exploiteur de leurs "cerveaux disponibles"...

page initiée le 5 novembre 2010 et constamment modifiée depuis.

*Pour en finir avec les conflits d'intérêts, Éditions Stock, 2010

L'ignorance occidentale
L'Homme Africain est-il intelligent? Réponse de Pierre Bamon
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Sélection de dépêches et mes commentaires

A propos de l'émission de FR3 "Ce soir ou jamais" du 2 décembre 2010

Le moins surprenant fut de voir sur France 3, le 2 décembre 2010, le soutien d'Hubert Védrine aux secrets qui couvrent parfois les pires saloperies et dont la révélation serait selon lui un crime basé sur un vol. Il n'a pas tort sur la forme*, comme quelqu'un dont les droits ne sont pas respectés qui a faim et vole à l'étalage. Mais en réalité ce n'est pas à proprement parler un vol, c'est le butin auto-perquisitionné par un citoyen américain, qui sait comment travaillent les journalistes, d'une guerre de l'information citoyenne contre le mensonge d'État dont Hubert Védrine est un hypocrite et symbolique représentant français et dont Hillary Clinton va devenir le symbole américain. Védrine couvre lui-même, sur la question de l'implication de la France dans le génocide des Tutsi, des "secrets" extrêmement contraires à la morale républicaine. Cf : Les archives "volées" à Hubert Védrine sur le site de la CEC
J'ai bien aimé, sous cet angle déontologique, les intervention de Percy Kempf, notamment lorsqu'il fait remarquer à un Védrine médusé que la trahison avant la révolution française concernait le monarque et aujourd'hui, dans une République, le peuple. La déontologie de Védrine est fondamentalement celle de l'allégeance au monarque et non celle de l'allégeance à la République. Lorsqu'elle est trompée par les responsables qu'elle se donne et qui dérivent vers la monarchie et l'appropriation du pouvoir par des méthodes inacceptables la République trompée est défendue par des initiatives de citoyens. Védrine est profondément incohérent sous l'apparence caricaturale de l'honnêteté du charbonnier qui veut qu'il soit honnête avec son client dont il découvre que ce charbon brule des corps sortis d'une chambre à gaz ! Revoir l'émission de France 3

* j'avais écris dans un premier jet, par lapsus probablement, "sur le fond"
Cela s'appelle la loi du silence, présentée à la sauce langue de bois. C'est celle des mafieux. Un parlement qui auditionne des représentants du pouvoir exécutifs dans la confidentialité est un parlement de fantoches, aux bottes du pouvoir exécutif. Séparation des pouvoirs pour protéger les responsables et confusion des pouvoirs pour protéger les responsables. Voilà la logique de nos dirigeants. Comment appeler cela autrement qu'une bande d'escrocs ? Plus c'est gros, mieux ça passe !
Si le parlement avait fait son travail, il aurait déclenché une commission d'enquête, et transféré au pouvoir judiciaire ce qui relève du pouvoir judiciaire. N'importe quel procureur compétent, s'il était indépendant, même sans plainte des familles, aurait du déclencher une enquête de son côté dès lors qu'il y avait mort de Français. Mais le pouvoir judiciaire est aussi aux bottes de l'exécutif. Et la Cour pénale internationale, à quoi sert-elle ? Elle aurait du être saisie de cette affaire. Mais les dirigeants français n'y tiennent pas car ils préfèrent entretenir le silence sur leurs méthodes. La CPI est réservée au pays pauvres, pas aux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
Tout cela rappelle le fonctionnement de l'état face à l'implication française dans le génocide des Tutsi. Notre classe politique est une bande de faux-culs qui se pardonnent tout et trompe en permanence les Français et le reste du monde... Ils ne voient rien d'autres que leurs intérêts, même au prix d'un génocide... alors pour la dizaine de morts de Cherbourg...
La corruption confirmée dans le dossier Karachi
Reuters 17 novembre 2010