Le principe fondamental du droit de chacun au travail implique que toute personne doit pouvoir prendre l’initiative d'un travail,
sans que cela coûte un centime au préalable, et sans qu'aucune autorisation soit à demander. Le statut de l'auto-entrepreneur est celui qui se rapproche le plus de ce principe de base.
L'élection de François Hollande à la présidence de la République menace clairement la pérennité de ce statut, car le Président a clairement laissé entendre qu'il considérait ce statut comme
une période d'essai qui ne doit pas durer plus de deux ou trois ans pour son titulaire. Ce plaidoyer fut écrit entre les deux tours des présidentielles.
La France est auto-proclamatrice de sa "grandeur". Qu'est-ce que la "grandeur de la France"? Selon moi, c'est la nostalgie du XVII ème siècle telle que présentée par le "Lagarde et Michard", collection, symbole, de manuels de littérature française des lycées et collèges par lesquels la majorité des élites françaises actuelles fut formatée à notre culture. Que dit ce manuel en introduction de ce XVII ème siècle ?
Dans ce manuel, les superlatifs pleuvent à chaque phrase : "éclatante époque", "majestueuse" époque, "années glorieuses du règne de Louis XIV". Bref le culte de notre culture et de sa domination ne peut guère être porté plus à son paroxysme. Les communistes et les autocrates de tous les pays n'ont rien inventé ensuite en matière d'auto-promotion. Cette déraison collective auto-formatée se retrouve aussi à propos d'autres époques, en particulier celle de Napoléon Bonaparte.
Les Français savent désormais qui est Jean-François Copé. Il ne pourront plus dire "nous ne savions pas". Comme tout dictateur en herbe, entouré de démocrates biens ramollis par cinq ans
d'hyper-présidence, il sait les limites de l'expression de son ambition. Mais il sait ce qu'il peut faire pour mettre le jeu de son côté par le fait accompli.
Quand on connaît la rouerie de certains hommes politiques, il n'est pas impossible que les mêmes aient organisé un jeux de fraudes pro-Copé à un endroit et pro-Fillon ailleurs, savamment
calculées pour justifier des décisions de la commission de recours qui iraient dans le "bon" sens. Les ralliements surprenant à l'un ou l'autre seraient de ce point de vue à analyser au
microscope en regard des fraudes.
Mazerolle sur BFMTV a un commentaire stupéfiant : Fillon serait un amateur, puisqu'il était évident que Copé se comporterait ainsi. Mais dans un parti on respecte les militants et leurs
votes. Il est donc stupéfiant de devoir s'attendre à ce que cela se passe ainsi.
Hitler est arrivé au pouvoir par une élection, Napoléon par des accords successifs des pouvoirs issus de la révolution, ne l'oublions pas, tous les deux ont mis l'Europe à feu et à sang.
Copé n'aurait sans doute pas les moyens, ni l'envergure, pour aller jusque là, mais toutes proportions gardées... il met l'UMP a feu et à sang. Il n'est pas digne d'être un élu de la
République.
Ce qui se passe à l'UMP est grave pour la démocratie française. On brandit les statuts de l'UMP pour protéger ce qui apparaît comme une escroquerie électorale dans un désordre généralisé.
Ceux qui, au sein de l'UMP, veulent refaire l'élection, très contestée et très contestable, ont raison devant l'ensemble des Français. C'est une question de responsabilité politique.
Il est clair pour moi qu'il faut aller à un référendum sur le mariage homosexuel. C'est le type même de question qui peut et doit être tranchée par référendum car cela touche toute la société. La question ne pose aucun problème de technicité, elle est compréhensible par la quasi-totalité des citoyens. Elle touche à la perception de soi et des autres.
En situation, dans ma vie je me montre tolérant. Nullement homophobe, blindé. Mais si je scrute attentivement ma conscience de ce que je ressens, je ne me vois pas, si j'étais un élu, "célébrer" un mariage "gay", ni même y participer pleinement. Toute ma sensibilité réserve la relation sexuelle à l'autre sexe. La relation sexuelle n'est que sensibilité et la simple évocation d'un autre type de relation froisse en moi cette sensibilité. Peut-être les homosexuels ressentent-ils les choses de manière inverse et tout aussi prégnante. C'est possible. Ils doivent donc plus souvent souffrir.
D'autre part, je suis très choqué par ceux qui ont voulu imposer aux homosexuels une réprobation collective ou personnelle, une humiliation. Ce genre de question ne pouvait se régler par le conflit, la loi ou la répression mais par l'écoute et la tolérance, car toute personne, quels que soient ses choix reste une personne qui doit être respectée. Je reste atterré par l'historique de la répression de l’homosexualité analogue à celle des sorcières ou des opposants politiques dans certains régimes totalitaires. Certains comportements actuels, souvent machos par ailleurs, rappellent ces temps odieux. Mais j'observe aussi des impulsions totalitaires dans la mouvance gay.
Je dis aussi que l'aspect festif de la célébration du mariage civil est par certains côtés une colonisation de l'espace public par celui de la célébration de la fête familiale. Il en est de même pour les mariages chrétiens ou juifs qui ne devraient avoir qu'une seule référence : la Bible. Et dans la Bible absolument aucun mariage ne se déroule devant une autorité civile ou religieuse. Aucun. Cela se passe toujours en famille et entre amis dans sa communauté élargie. Le Christ lui-même, je le rappelle pour les chrétiens, ne bénit aucun mariage... il se contente, si j'ose dire, de changer des jarres d'eau en excellent vin, et de plus en surabondance, pour la seule noce dont parle l'évangile... on est loin du sérieux amidonné des stéréotypes du maire, du prêtre et du pasteur.
Comme chrétien, je n'ai remarqué dans l'évangile aucune remontrance de Jésus à des homosexuels, mais il est vrai qu'il n'en est pas de même dans l'ancien testament où l'homosexualité y est sévèrement condamnée, même si des homosexuels voient dans le dragueur hétéro qu'est le roi David un pratiquant de l'homosexualité avec Jonathan. Aucun élément concret du texte ne dit cela, c'est la part d'imaginaire en quête de justifications qui déborde du récit.
Donc tout le monde me semble inconséquent sur cette question du mariage et de l'homosexualité. D'une certaine manière l’Église catholique récolte ce qu'elle a semé en détournant l'autorité familiale au profit de celle d'un clergé qui refuse pour lui-même la pratique du mariage. Le problème n'est pas le choix du célibat qui regarde chacun. Le problème est cette subordination abusive du mariage au célibat et, en France en cascade, du mariage à la République à travers la soumission des communautés religieuses à la primauté de la République en matière de mariage. La République n'honore même pas les privilèges qu'elle s'est arrogés, puisqu'elle se moque complètement de la nature des couples, mariés ou concubins et donc les chrétiens peuvent être des concubins qui se marient en famille... Cette subordination dévoyée a dévalorisé les fondements du mariage puis achevé d'entraîner à travers les divorces la destruction de toute autorité parentale, paternelle notamment, au profit de celle des juges qui n'en ont aucune compétence et capacité de fait, sans parler des vautours juridiques qui, non seulement en profitent, mais n'hésitent pas à dire absolument n'importe quoi pour mieux en profiter.
Le mariage doit revenir à sa place : dans la famille. Son identité est née de celle des époux qui s'unissent homme et femme, puis père et mère de leurs enfants. Cela ne vient donc pas d'une loi juridique républicaine ou canonique, mais d'une forte constante culturelle, biologique et/ou affective, puisque le mariage est une généralité culturelle mondiale et ancestrale qui dépasse de très loin l'univers des religions monothéistes. Les homosexuels, qui prétendent, non sans fondement, à une historicité aussi ancienne et universelle, souhaitent bizarrement trouver la même reconnaissance culturelle en revendiquant ce qu'ils rejettent. On comprendra que cette revendication paradoxale est avant tout une volonté de détruire la suprématie du modèle culturel du mariage. Si une famille souhaite accepter une union gay en son sein c'est son choix. Si elle veut appeler cette union "mariage" c'est son choix. Est-ce que cela change quelque chose à l'union "historique" du mariage ? Non. Mais cela ne peut être un sujet de joie contrainte pour ceux qui ne partagent pas ce choix. On ne peut pas forcer quelqu'un à croire à quelque chose. C'est un domaine foncièrement irrationnel et affectif.
La monogamie est un choix personnel libre. En dehors des pratiques spontanées, sa seule source connue est la foi chrétienne. De plus en plus de femmes et d'hommes à travers le monde la
revendiquent indépendamment de toute foi religieuse. La République l'impose mais refuse de la protéger dans les divorces. Elle ne peut être imposée à personne, notamment à travers une loi
républicaine, sauf si une majorité politique le décide.
S'il faut un système juridique pour protéger les petites communautés de personnes qui se forment, cela peut être le PACS pour tous, quelles que soient les motivations intimes de ces communautés, hétéros, homos, asexuées, célibats, etc. C'est un contrat reconnu par la loi. Il pourrait être complété par les engagements émis par les contractants, protégés par la loi dès lors qu'ils ne sont pas contraires à d'autres lois de la République et notamment au respect de chaque contractant. Ce n'est pas un lieu de fête, mais un lieu de police privée, de règles de préservation, face à la société, de personnes unies dans une communauté, à deux si elle est sexuelle, mais après tout il n'y a pas que le modèle chrétien... surtout pour des homosexuels.
Personne n'est plus légitime qu'un autre sur cette question. On peut régler provisoirement ce problème par la voie la plus démocratique et la plus incontestable qui soit : la démocratie directe du peuple, le référendum. Êtes-vous pour ou contre l'extension des lois sur le mariage aux couples homosexuels ? Je voterai contre. Mais j'aimerais aussi qu'une autre question soit soumise à référendum : êtes-vous pour ou contre le maintien du mariage civil ? Je voterai contre aussi, c'est une survivance du colonialisme romain qui s'est prolongée timidement à partir du IV ème siècle dans l'église précisément romaine et qui s'est durcie au XVI ème siècle en réaction au protestantisme. Je mesure à quel point ce mariage civil doit laisser sa place au mariage familial tel qu'il est pratiqué par les cultures traditionnelles asiatiques, africaines, américaines, européennes, juives, musulmanes et les premiers chrétiens jusqu’à ce qu'ils se fassent récupérer par l'empereur Constantin ou ailleurs par d'autres pouvoirs temporels. Les lois sur le mariage ne sont pas le mariage, mais le contrôle du mariage. Cela ne regarde pas la République française et les alluvions encore tenaces de son "être suprême", totalitaire et absolu, mais nos familles et nos consciences. Le mariage civil n'existe pas en Israël.
Si Jean-François Copé avait un minimum d'honnêteté il aurait déjà démissionné, puisqu'il n'a pas la majorité des voix après la découverte des "oublis" reconnus de fédérations d'outremer dans la totalisation des votes. Son attitude est grotesque... et quand je pense à tous ces débats politiques où l'arrogance se disputait au persiflage sur l'incapacité de la gauche à gouverner ! Je comprends maintenant la raison de l'hyper-présidence : la médiocrité des acolytes !