Boussole politique
Il
n'est pas juste de dire que l'argent des plus riches ne servirait pas
à régler les problèmes des pauvres. Rien n'est plus faux, car les
captations d'argent qui produisent ces concentrations de richesses ont
généré les mécanismes de leviers psychosociologiques qui sont à la
base des déséquilibres mondiaux.
Il est
juste de dire que les échanges économiques entre continents, et donc
concrètement les activités commerciales des entreprises du Nord et du
Sud, sont utiles et nécessaires dès lors qu'ils respectent les
personnes impliquées et servent réellement les peuples concernés.
Aucune entreprise au
monde ne peut fonctionner sans concentration de capitaux et de
compétences, mais toute concentration de capitaux et de compétences ne
peut être un but en soi, ni surtout une justification criminelle.
Les compétences des
hommes et des femmes sont d'abord des outils pour servir des groupes
humains. Le revenu est lié à une répartition, souvent injuste, pour
que chacun puisse exister dans la société. L'intelligence est un don,
distribué arbitrairement, qui confère une responsabilité. Elle ne peut
être un moyen de chantage pour justifier de gros revenus.
Aucune
activité humaine, même collective, ne peut se situer hors du champs
des interrogations et des décisions morales de chaque responsable.
Le
chômage non consenti repose nécessairement sur des décisions
criminelles qui couvrent des accaparements d'activités.
Le "réel" est dans la
tête de chaque personne et nulle part ailleurs. Les chocs entre les
"réels" sont la source de tous les conflits... la réalité est la
résultante des "arc-boutages" entre les réels et de leurs
effondrements.
La cohérence est
paradoxale. Son équilibre est celui de la bicyclette: une oscillation
permanente entretenue par le cycliste. Les forces d'inertie et de
frottement ralentissent les effets de son apparente inaccessibilité.